ARMANI DASHWOOD •• Heavily broken. done.

Dashwood, Armani
24 août 1975, Wicklow.
33 ans, avocate.

~~_____________~~

Fallen angel, shattered dreams.

« Lève-toi. Ne fais pas ça. Marche droit. Lève la tête. »

Parents abrutis par leur réputation, enfance abominable. Je les hais encore aujourd'hui. Ils ont pourri mon enfance. Vous savez cette période sensée être l'une des plus belles, l'une des plus inoubliables de votre existence. Et bien moi, je n'en connais pas la réelle définition. En effet, venant d'une famille très à cheval sur les bonnes manières et toutes ces règles qui vous gâchent une existence, je n'ai pas pu profiter -comme les autres enfants de mon âge- de ces instants privilégiés qu'a un enfant avec ses parents. S'il y a bien des personnes dont je ne veux plus jamais entendre parler, ce sont bien mes parents. J'étais sans cesse surveillée, je devais ramener de bons résultats, me tenir correctement,

« Voyons Armani, cette attitude n'est pas digne d'une enfant de ton rang. »

J'avais envie d'hurler et de leur dire une fois pour toutes que je n'étais pas différente des gens de mon âge. Et que par conséquent, je n'avais pas à me conduire comme une personne plus âgée, plus mature. Pourtant, je leur obéissais. Au doigt et à l'oeil. Je ne pouvais faire autrement, je n'avais aucune liberté. Je me sentais scrutée, surveillée en permanence. A l'école, au collège, au lycée, à la maison, à l'extérieur. Où que j'aille. Il fallait que ça change. Je ne disais jamais rien, je ne voulais pas provoquer la colère de mes parents. Je ne voulais pas les décevoir, mais ils me faisaient pitié, honte. Je n'avais pas accès aux mêmes loisirs que les autres. Alors il avait fallu me prendre en main. J'eus bientôt seize ans. Et arrivée au stade de l'adolescence, tout bascula. La tutelle parentale, je commençais à m'en foutre royalement. J'en avais terriblement marre de voir mes parents fourrer leurs nez dans mes affaires personnelles, ce qui touchait à ma vie privée, s'immiscer dans mon intimité. Même cela ils avaient réussi à me le dérober. Je ne supportais plus le fait d'être observée jour et nuit. Ils cherchaient à savoir si je passais mes journées avec des gens 'fréquentables' comme ils le disaient si bien. Et petit à petit, je me plus à désobéir à la tutelle parentale, à ces règles qui m'étaient imposées et sur lesquelles je n'avais ni le droit ni le devoir de déblatérer. Cela les irritait, ils n'en pouvaient plus, ils me laissèrent 'à mon triste sort', c'était exactement ça, c'était ce qu'ils avaient dit. Ils ne voulaient pas d'une fille qui n'était plus chaste et en bonne santé. A dix-huit ans, je me retrouvais à la porte. Heureusement pour moi, je n'eus pas à errer longtemps dans les rues de Wicklow. Je décidai de me reprendre en main, une nouvelle fois et j'allai sonner à la porte de mon très apprécié et dévoué oncle. Le frère de mon père qui entretenait avec lui, une relation plutôt complexe et destructrice. J'avais surpris une de leurs conversations. Mon père, cet homme avare, était jaloux de son aîné. Il était le seul vers qui je pouvais me tourner. Et je ne fus pas déçue, il me prit très rapidement sous son aile. Il me fit rentrer dans l'une des meilleures écoles et grâce à lui, je devins avocate.

I'm heavily broken.

J'avais tout pour moi. Un boulot, un logement, un homme que j'aimais, ma famille qui n'était autre que ma jeune soeur, un paradis. J'avais alors vingt-trois ans et j'étais folle amoureuse. Une rencontre plutôt originale je dois dire. J'étais avocate, il avait eu recours à mes services, je l'avais défendu devant la justice et du jour au lendemain il trouva en moi celle qui selon lui serait la femme de sa vie. Bien évidemment, c'était réciproque. A l'époque. Je me souviens lui avoir annoncé une nouvelle qui nous avait tous deux, rempli de joie.

« Tu ne vas pas en revenir. »

« Quoi ? Qu'y a-t-il ? »

« Je suis si heureuse. Je- »

« Allez chérie, dis-moi bon sang! »

« Tu vas être papa. »

« Quoi ? Moi ? Je... Whoa. »

« Je t'aime. »

« Je t'aime aussi. Plus que tout au monde. »

Nous étions heureux. Nous formions le couple parfait selon les dires de nos proches. Tout allait pour le mieux entre eux et pour une fois, mes parents ne s'étaient pas mêlés de cette idylle. J'étais libre. Mais, car oui il y avait un 'mais', tout n'était pas toujours rose. Ce soir-là, je m'en souviendrai certainement pour le restant de ma vie, ainsi que la journée suivante, et tous les jours passés. Elle était là. Elle. Je ne savais rien d'elle, ni même son nom. J'allais le voir et elle était assise là, à côté, avec son regard ravageur, cette mangeuse d'hommes qui avait réussi à m'éloigner de ma moitié.

« Je ne veux plus que tu la vois. »

« Quoi ? Mais c'est mon assistante. »

« Je me fiche de ça. Je ne veux plus que tu la vois, ou- »

« Ou quoi Armani ? Dis-le, je sais que t'en meurs d'envie. On sait tous que tu n'es pas si sage que tu le prétends, tu n'es pas parfaite, tu es comme tous les autres Armani, alors ne joue pas à ce petit jeu avec moi. Tu me quittes, tu perds tout, et moi, j'en perds une parmi tant d'autres. A toi de voir. »

« Tant d'autres ? Il y en a donc d'autres ? T'as raison, je ne suis pas parfaite. La preuve en est que j'ai été stupide de t'accorder la confiance, de t'offrir mon corps, de t'offrir mon coeur. Je ne veux plus te voir. C'est fini. »

Ce soir-là, je sortis de ce grand immeuble et je pris ma voiture pour faire une virée nocturne histoire d'oublier toutes ces souffrances. Du moins, essayer. Je passai la moitié de la nuit dans un petit bar miteux et après plusieurs verres d'alcool à mon actif, je pris tant bien que mal la direction de ma voiture. Je ne savais plus ce que je faisais et rien ne comptait plus à présent maintenant que j'avais perdu l'être le plus cher à ses yeux. Et l'enfant que je portais ? Notre enfant. J'avais osé oublié ce trésor vivant en tentant d'enterrer son chagrin. J'avais pris le volant dans un état pitoyable. Je savais que je ne tenais pas l'alcool, mais j'avais tout de même pris un énorme risque. Résultat : je me retrouvai le lendemain matin dans un lit d'hôpital, inconsciente. Ce n'était que quelques heures plus tard que je me réveillai en ne sachant pas où je me trouvais. Et ils arrivèrent. Ce fut d'abord sa soeur, Soho. Elle était venu lui annoncer une terrible nouvelle. Il n'y aurait plus d'enfant. A cet instant, elle aurait voulu être enterrée six pieds sous terre, donner sa vie en échange de celle de cet enfant. De leur enfant. Elle se détestait. Et pire encore.

« Qu'est-ce que tu fais là ? »

« Ecoute je suis désolé. Quoique j'ai pu dire, je ne le pensais pas. »

« Je ne te crois pas. Va-t-en. »

« Tu crois que si je m'en fichais réellement je serai là à tes côtés et non pas avec cette fille ? J'ai eu peur pour toi. Je n'ai pas pu tenir et pourtant on m'avait interdit de venir te voir. On m'avait dit que tu ne voulais pas me voir. Mais je suis venu et je suis là. Je vais t'aider. Je t'aime. »

« NON! Je ne mérite pas d'être aimée. Je suis un monstre. Il n'y a plus d'enfant et c'est de ma faute, j'ai paniqué, je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai pris la voiture et je ne me souviens plus, je- »

« T'es en train de me dire que tu es la fautive ? Que si notre enfant est mort, c'est de ta faute ? C'est ça ? Mais qui es-tu pour enlever la vie d'un enfant ? Je ne sais pas si tu pouras un jour te regarder dans une glace, mais moi, je n'ai même plus la force, ni le vouloir de te regarder dans les yeux. »

Jamais je n'avais pensé que la flamme de notre amour puisse un jour s'éteindre. Loin de moi cette idée. Pourtant c'est arrivé et j'en ai voulu au monde entier. Il aura été mon grand amour. Pendant un temps. Je me considérais comme un monstre. Aujourd'hui encore, j'ai du mal à m'en remettre et je m'en veux énormément. Et il arrive parfois que voir mon reflet dans une glace m'horripile, m'insupporte. Je me déteste pour tout cela. Il avait peut-être raison après tout. Et si c'était ma faute ?

I did not fail.

Glaw. Glaw. Glaw. Poe. Je dois dire que parfois j'ai des envies de meurtres. Il est sans cesse de mauvais poil, et pourtant qu'est-ce que j'aime cet air grognon sur ce visage qui a l'air de n'exprimer aucun sentiment. On ne peut pas se parler plus de dix minutes. Je ne comprends pas, il ne veut pas me parler de son passé. D'ailleurs, il ne connait pas le mien. Et peut-être est-ce mieux ainsi. Je ne veux pas le décevoir. J'ai déjà perdu deux êtres qui m'étaient chers, un troisième serait de trop. Je ne résisterai plus. J'aimerais le jeter, l'abandonner à son triste sort, il n'a pas l'air d'avoir besoin de moi. Qu'attend-il de moi bon sang ? Je fais ce que je peux. Je ne suis pas parfaite. Je voudrais partir, tout laisser derrière moi, mais merde je n'y arrive pas. Il me retient. D'une certaine façon. Si je m'en vais, je doute qu'il ne me retienne, mais je ne peux tout simplement pas. Sans lui je ne suis certainement que la moitié de moi-même. Ce je-m'en-foutisme, cette attitude, ce mépris me désolent et je ne sais que faire. Je lutte, je hurle, je me bats et lui, reste de marbre. Son coeur bat-il toujours ? Du moins, bat-il pour moi ? Me déteste-t-il ? Je n'arrive pas à le savoir. Je n'arrive pas à le comprendre. Je n'arrive pas à lire à travers lui. Et pourtant je devrais. Je le hais pour beaucoup de raisons. Je l'aime pour davantage de raisons. Pourquoi n'ai-je pas seulement la force de l'oublier et de tout recommencer ? Car si je recommençais, il ne serait plus à mes côtés. Je ne pourrai plus continuer.

Et de l'autre côté il y a Waylon, cet abruti que j'aime quand même. Toujours là à faire des remarques désobligeantes. Il ne peut pas s'en empêcher. Sûr de lui, arrogant, fier, doué, toutes ces choses qui me font le détester et l'apprécier un tant soit peu. Nous jouons à un jeu dangereux. Je m'aventure sur un terrain qui ne me connait pas, que je connais pas. Je m'éloigne de Glaw, je me rapproche de Waylon. Je ne devrais pas, mais ce n'est qu'un collègue, jamais qu'un ami.

Je m'égare... J'ai perdu le chemin de la raison qui me conduisait vers le droit chemin. Je suis une inconsciente qui ne se maîtrise plus, qui ne se comprend plus. Je suis Armani Dashwood, jeune avocate de trente-trois ans et je suis perdue.

~~_____________~~

Célébrité choisie

Charlize Theron, la plus mieux.