GLAW POE - depraved soul have finished.

Poe, Glaw Wyn.
Vingt sept décembre 1970, Colwyn bay.
Trente huit ans, écrivain intermittent; ancien policier.

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She left, without any chance.

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Le sang battait dans mes temps brûlantes. Mon cœur s'arrêtait, repartait de plus belle, et peut être qu'il allait s'enfuir, lâche comme il est. Les larmes coulaient inconsciemment, la peine, la haine, la colère envahissaient mon corps. Je n'avais plus la force de rien. Le vingt et un novembre deux mille six, j'enterrais la femme de ma vie, en même temps que mon esprit, mon contrôle et mon caractère. Je perdais tout en quelques secondes.
Mon ange s'envolait gracieusement vers le paradis, et je me sentais inutilement nul, moi seul sur la terre ferme, pleurant pour essayer de la retenir dans ma mémoire. Lorsqu'on perd un être cher, on perd un membre. On perd son innocence, son goût de la vie. Pour ajouter à l'ignoble douleur qui me terrassait et m'obligeait à me mettre à genoux, son agonie avait longue, intolérable. Chaque matin, pendant cinq mois, je vécus à son rythme. Hôpital, maison, hôpital, maison. Atteinte d'une leucémie "prise trop tard", il ne lui restait que quelques mois. Je voulais rendre son calvaire supportable, rendre ses jours plus heureux avant qu'elle ne quitte ce monde. Je devenais la vraie caricature du "Carpe Diem" et je me haïssais en secret. J'aurais mieux fait de mourir avec elle, que de rester là, à regarder le cercueil s'enfoncer dans la terre mouillé, alors que je me tenais seul, trempée par la pluie inconfortable, gelé de la tête aux pieds, et surtout brisé. A la vie, à la mort, elle était partie trop tôt. A la vie, à la mort, quelle connerie ces foutues maladies. On me l'a enlevé trop tôt. Je vous hais, je vous déteste, je vous abhorre, je vous abomine, je vous maudit. On m'a dépossédé de mon coeur. Bandes de salops.

Je l'aimais tellement. Elle était le soleil de mes jours, la lune de mes nuits. Moi, Glaw Poe, homme quelque peu renfermé, je n'étais plus le même lorsqu'elle se trouvait à mes côtés. Notre histoire avait tout pour être parfaite; un amour inconditionnel, une fidélité sans faille et un projet d'avenir. A cet époque, j'étais un vrai baroudeur du côté des policiers. Je faisais mon service, on m'appelait car j'étais connu dans le quartier, avec mon collègue. Je devais être transféré au poste d'inspecteur, comme ça, moins de danger, plus de vie de famille. Ma femme, Anna était une belle secrétaire qui aimait son boulot, les gens. Elle était sociable, belle comme un cœur et généreuse comme pas deux. Tous les soirs, elle m'attendait, sourire aux lèvres, petit plat cuisiné. Je ne pouvais trouvé meilleure cuisinière qu'elle, et mon cœur battait constamment pour ses yeux bleus azurs.
Alors pourquoi me l'a-t-on enlevé si tôt ? Qu'avait-elle fait de mal ? Ma vie a radicalement changé dès la minute où son sourire avait tragiquement disparu. Le mien s'enfuit, main dans la main avec le sien, sûrement. Mon sens de l'humour, se noircit pour atteindre les tréfonds du narcissisme, de la moquerie et de la méchanceté. Je m'assume, même si je suis un écorché vif, dont la cicatrice n'est que trop béante encore. Elle ne cicatrisera sûrement jamais, car Anna reste, et restera dans la caboche du diable. Je ne veux pas le dire, mais je la déteste pour m'avoir abandonné à mon triste sort. Une vie d'errance, un manque affectif qui ne se comble pas, un sourire perdu, un souffle de vie écarté. J'ai l'impression d'avoir vu les horreurs de la guerre. Et je ne supporte plus la compagnie. La solitude est mon meilleur ami, la cigarette et l'alcool de grands compagnons. Comment vivre sans organes vitaux, comment continuer à vivre sans ressentir la moindre émotion. Je suis amorphe, léthargique et je tombe. Je pend comme une vulgaire poupée, sur le sol mouillé de la tombe de ma femme.

Deeply affected.

GLAW POE - depraved soul have finished. Wqu5w7

Elle a attrapé mon souffle et l'a caché dans sa poche. Elle a crée un piège, m'a enfermé dedans. Je me débat sans cesse, je n'ai pas le droit, je ne peux pas l'aimer. Anna, je pouvais. Armani, je ne peux pas. Pas au présent. Je la déteste, je la hais, ne la supporte pas. Ses courbes, ses yeux me répugnent. Je ne peux pas la regarder, je ne peux pas la sentir près de moi. Alors pourquoi ce vide depuis la mort de ma femme, est comblé lorsqu'elle me regarde, me touche, m'embrasse. Pourquoi j'ai le besoin de lui pourrir la vie, de l'insulter, de la mettre en colère lorsqu'on est tous les deux. Je ne me comprends plus, comme il y a deux ans. J'ai tout changé pour ne pas avoir à revivre une telle souffrance - toujours présente, grimpant inlassablement dans mes tripes - je ne veux plus qu'une femme me prenne au piège de ce foutu amour. Je ne peux plus. Un deuxième échec me briserait pour de bon.
Un mètre soixante quinze de beauté. C'est ce qu'elle est. Son allure élancée, sa démarche sensuelle, son tailleur déboutonné d'avocate en colère, ses lèvres pulpeuses que j'ai embrassé des millions de fois, tout est évocateur de sa distinction, de son charme. Je ne la déteste pas finalement. Je ne la hais pas, je ne l'adore pas. Je ne porte pas une admiration sans borne à ses courbes, à son visage. Je ne suis plus un écorché vif. Juste un amant refoulé. Elle débarque chez moi à toute heure. Elle se permet de mettre mes affaires, elle s'est choisi un peignoir dans le placard. Elle a acheté ses légumes, qu'elle met dans mon frigo. Elle dort six nuits sur sept dans ma maison. Elle utilise mon ordinateur portable, ma brosse à dents. Elle nage dans ma piscine, dort dans mes draps, me souffle à l'oreille un " bonne nuit " que je hais. Je la hais. J'ai beau le nier, je la hais pour m'avoir rendu amorphe de conneries pareilles. De m'avoir fait rire l'autre jour, car elle dansait d'une façon particulièrement ridicule. Je la hais car lorsqu'elle est en colère, elle prend mes vases chinois et les balance dans la maison, espérant m'atteindre. Je la hais lorsqu'elle laisse ses vêtements traîner sur le sol de la salle de bain, lorsqu'elle me fait à manger et qu'ensuite, elle vient s'installer sur mes genoux pour avoir un baiser. Je la hais lorsqu'on fait l'amour éperdument et que je ressens des sensations jamais découvertes. Je la hais lorsqu'elle m'embrasse, qu'elle touche mes lèvres et que ce frisson merdique parcourt ma nuque. Je la hais lorsque ma bouche quémande un baiser dès le plus petit matin. Je la hais tout le temps, pour des raisons incroyablement nombreuses. Mais je ne la hais pas, lorsqu'elle se blottit dans mes bras et que le blues me guette. Je ne la hais pas lorsqu'elle m'écoute parler. Je ne la hais pas lorsqu'elle caresse mes cheveux d'un façon admirablement débile, et que j'ai la chair de poule. Je ne la hais pas, lorsqu'on vient d'avoir deux heures d'extase, et que, transpirante, elle vient me mordiller l'oreille. Je ne la hais pas lorsqu'elle plonge nue dans ma piscine, et qu'elle m'y entraîne. J'ai beau ronchonner, crier, maugréer, marmonner, grimacer, souffler, jurer, je suis bel et bien un crétin. Crétin de m'attacher, de la trouver belle et de lui dire sans vergogne. De la laisser s'accrocher, et ensuite de la jeter dans l'heure qui vienne, car elle a voulu en savoir trop sur moi.

Je la hais, je ne la hais pas, je suis un putain d'indécis. Et merde, un indécis qui aime.

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Célébrité choisie