Sarra Bridgestone
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| Sujet: SARRA •• Cannonball Jeu 18 Déc - 22:51 | |
| © marilyn | Bridgestone, Sarra Leen Neuf février, Cambridge. Trente-huit ans, écrivaine. |
_____________How did we get there ? I used to know you so well " « Tu ne viens pas te coucher ? »Sarra retira la paire de lunettes carrées qui reposaient sur son nez d’une main et utilisa l’autre pour frotter délicatement ses yeux endormis. L’écran de son ordinateur portable, posé sur le bureau devant elle, balayait son visage d’un halo bleuâtre qui donnait au reste de la pièce une allure fantomatique. Lentement, elle leva la tête vers son mari, appuyé au cadre de la porte du bureau domiciliaire de son épouse. La réponse de cette dernière se fit désirer alors que ses trop bleus détaillait la silhouette de celui qui patageait sa vie, silhouette qui se découpait du couloir éclairé derrière lui.« Je veux terminer ce chapitre d’abord. », répondit-elle finalement d’une voix étonnement calme, presque terne. Andrew –le dit mari- ne répondit pas immédiatement, toujours immobile, les mains dans les poches de son pantalon fripé. Le fait qu’il fut dos à la lumière du couloir empêchait Sarra de percevoir les traits de son visage ; néanmoins, elle devinait aisément ses sourcils froncés, la moue insatisfaite de sa bouche et la lueur trop présente de désaprobation dans ses yeux. « Tu travailles trop. », fut sa seule réponse, la même que celle qu’il lui desservait à chaque jour. À quoi elle répliqua du « C’est la passion de l’écrivain » qu’elle usait un peu plus à chaque soir, l’utilisant à titre d’excuse à chacun des reproches de son mari. Au mouvement subtil des oreilles d’Andrew et à la nouvelle rondeur de son visage, elle devina qu’elle l’avait fait sourire. Elle sourit à son tour, réinstalla sa paire de lunettes sur l’arête de son nez et reposa ses doigts sur le clavier de son ordinateur, consciente de la présence tranquille de son époux, toujours installé dans le cadre de porte.Elle n’aurait su dire quand l’évidence lui était venue. Quand l’amour s’était transformé en simple synonyme de sécurité, quand la routine avait prit tant d’emprise sur leur vie que même ses surprises lui paraissaient prévisibles. Elle se souvenait encore de ses premiers sentiments, de l’impression de légèreté qui s’emparait d’elle quand il se posait à ses côtés. Elle revoyait avec précision l’intensité des regards qu’ils se lançaient et se souvenait sans mal du désir qu’elle avait eu de se fondre en lui, encore et toujours, de ne jamais se détacher de cette silhouette à laquelle elle s’était habituée, jusqu’à ne plus réagir à sa vision. Graduellement, les sentiments s’étaient écaillés, comme la peinture sur leur clôture qu’il retardait à repeindre. Son visage lui paraissait banal, ses mots n’avaient plus aucun impact sur elle ; en sa présence, elle perdait une partie de cette énergie qui faisait d’elle ce qu’elle était. Nostalgie ou ennui, elle n’aurait su le dire précisément – elle savait toutefois que la femme qu’elle était à ses côtés était dramatiquement différente de celle qu’il avait connu. L’homme que lui était, toutefois, était toujours lui-même. Tellement lui-même qu’elle s’écoeurait tranquillement du son de sa voix, de la texture de ses cheveux, de la manière dont il tenait ses ustensiles. Certes, elle éprouvait toujours cette affection enfantine pour celui qui avait été son premier vrai grand amour. Ceci dit, elle était persuadée que l’amour, lui, s’était officiellement éteint. Il était temps de Sarra referma machinalement l’écran de son ordinateur portable au moment où son mari contournait la table pour se placer derrière elle. Ce dernier ne s’en formalisa pas : son épouse ne lui avait jamais permis de lire ses brouillons, et ce d’aussi loin qu’il puisse s’en souvenir. Dans un geste usé par les répétitions, il se pencha par-dessus son épaule et embrassant délicatement sa tempe, juste au dessus de la branche de lunettes de Sarra. Celle-ci légèrement les yeux, les lèvres couvertes d’un sourire qu’elle avait apprit à rendre plus vrai que réel.« Je t’aime. », lui murmura-t-il à l’oreille.« Je t’aime aussi. », répliqua-t-elle machinalement sans réussir à faire disparaître l’ombre qui obscurcissait son regard. _____________
Célébrité choisie : Cameron Diaz
Pseudonyme : Marilyn Où avez-vous découvert le forum ? Comment trouvez-vous celui-ci ? Supra-fantastique. La limite d'âge est géniale, on retrouve des 'vieux' qu'on avait plus vu depuis longtemps Commentaires : Le header me donne une furieuse envie d'ouvrir une bouteille de champagne
Dernière édition par Sarra Bridgestone le Sam 20 Déc - 2:51, édité 7 fois | |
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